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Le producteur d'énergie BEE est prêt pour une prochaine phase de croissance : « J'aimerais vraiment qu'on me lance un défi positif pour une fois »

Le producteur d'énergie BEE est prêt pour une prochaine phase de croissance : « J'aimerais vraiment qu'on me lance un défi positif pour une fois »

Belgian Eco Energy souhaite construire prochainement une deuxième et une troisième centrale à biomasse. Pour ce faire, notre société est à la recherche de capitaux supplémentaires, par le biais de fonds d’investissement, d'un family office ou encore, d'une autre solution. « Outre Ecopower, nous sommes le seul fournisseur et producteur d'énergie entièrement belge, mais nous avons connu de nombreux défis. Aujourd'hui, nous sommes arrivés à un certain point, mais nous voulons continuer sur notre élan.

« Il pourrait encore y avoir une deuxième centrale thermique. Et nous aimerions installer encore deux éoliennes sur le site, voire un parc de panneaux solaires. »

Les personnes qui suivent une visite guidée par Michaël Corten et Vicky Buyse, CEO et COO de Belgian Eco Energy (BEE), seront en même temps informées sur les projets de croissance du producteur d'énergie. Il y a exactement un an que la Bio Energy Base a ouvert ses portes. La centrale thermique se trouve sur le site de l'ancien terminal charbonnier du port de Gand, où la production de ce combustible fossile sera entièrement remplacée par de l'énergie verte à base de bois non recyclable dans les années à venir. La biomasse est convertie en électricité, en vapeur et en chaleur. La brasserie Chimay, le groupe de centres de données LCL et le groupe de construction Aertssen sont, parmi d’autres, des clients de BEE, qui se concentre exclusivement sur le marché B2B.
Bien qu’on pourrait croire que cela rendrait tout le monde satisfait du modèle circulaire de l’énergie renouvelable, rien n’est moins vrai. En 2016, une subvention de 1,5 milliard d'euros accordée pour la construction de la centrale à biomasse a conduit la ministre flamande de l'Énergie de l'époque, Annemie Turtelboom (Open VLD), à être escortée vers la sortie par la main ferme de la présidente du même parti, Gwendolyn Rutten. La subvention a été supprimée et la centrale actuelle est devenue une version très réduite et complètement révisée du modèle original qui aurait dû être le plus grand du monde.

Où en sont les plans de croissance ?
MICHAËL CORTEN.
« Outre la construction d'une deuxième centrale à Gand, nous étudions également les possibilités en Wallonie. Par ailleurs, nous souhaitons aussi explorer les opportunités en France et en Espagne. Des discussions sont également en cours avec des délégations de Namibie et de l'Inde. La demande d'énergie est énorme dans le monde entier, notamment en raison de la course à l'électrification. Notre modèle est très intéressant, vu que la centrale peut fonctionner tant à partir de bois que de déchets ménagers ou industriels. Mais nous devons aussi être réalistes. Nous venons de commencer, c'est pourquoi nous cherchons un partenaire local qui puisse nous accompagner dans nos aventures à l'étranger. »

Le port a également un grand besoin d'énergie. Il se réjouit sans doute de votre présence.
CORTEN.
« Le problème énergétique est un défi important pour de nombreuses entreprises portuaires. BEE se trouve actuellement dans une position unique puisque nous pouvons également utiliser la chaleur et la vapeur provenant de la centrale. Nous sommes arrivés à un stade avancé nous permettant de conclure des contrats de vapeur et de chaleur avec des entreprises voisines du port, ce qui nous permet d'atteindre un niveau d'efficacité extrêmement élevé. La plupart des centrales à biomasse ne fournissent que de l'électricité, ce qui fait que leur efficacité énergétique ne se situe qu’entre les 25 et 30 %. Nous nous rapprochons des 80 %. »
« Ce modèle attire également d'autres acteurs, et les politiciens ainsi que Flanders Investment & Trade (FIT) le savent entretemps très bien. L'entreprise de biotechnologie française InnovaFeed s'intéresse de près au port de Gand, car elle pourrait avoir une liaison directe avec notre centrale thermique. L'entreprise extrait des protéines de mouches tropicales pour l'élevage de saumons en Europe du Nord. Les besoins en vapeur d'un tel élevage de mouches sont si importants qu'ils absorberaient toute notre production. »
« Par ailleurs, nous faisons d’énormes progrès en matière de captage du CO2. Notre biomasse, le bois non recyclable, est un combustible entièrement vert. En principe, nous sommes donc une entreprise neutre en CO2, mais lors du processus de combustion, il est évident que du CO2 échappe de la cheminée. Nous voulons le capturer à des fins industrielles, telles que le secteur de la construction par exemple. L'objectif est de devenir une centrale énergétique neutre en CO2. Avec nos partenaires, dont l'université de Gand, nous entreprenons de sérieuses démarches à court terme. Ces solutions verront le jour dans moins de cinq ans. J'ose donc dire à haute voix que nous ajoutons sans aucun doute une valeur ajoutée aux activités portuaires. Notre présence et notre approvisionnement en énergie rendent les entreprises moins enclines à partir et permettent de nouveaux investissements. »

BEE se concentre actuellement exclusivement sur le marché entre les entreprises. Souhaitez-vous aussi devenir un fournisseur d'énergie pour les ménages privés ?
CORTEN.
« Voilà une question qui nous préoccupe. Ce n'est pas exclu, mais nous devrons dans ce cas, en tant qu'entreprise, attendre l’avis des nouveaux actionnaires. Nous sommes une équipe solide et une importante opération de capital aura lieu dans un avenir proche. L'idée est d'attirer une ou plusieurs parties qui pourront aider à guider l'entreprise vers la prochaine phase de croissance. La phase de démarrage est définitivement derrière nous. Le défi consiste à présent à déterminer l'axe de notre croissance. En tant que direction et actionnaire principal, nous avons nos idées à ce sujet. La question de savoir si nous allons ou non nous lancer dans le B2C et devenir le fournisseur d'énergie des ménages sera examinée par le nouveau conseil d'administration après la levée de fonds. »

De combien d'argent parlons-nous dans ce cas ?
CORTEN.
« Entre les 20 et 30 millions d'euros environ. Nous avons déjà entamé des discussions exploratoires avec un certain nombre de personnes que nous souhaitons apprendre à connaitre. Que ce soit bien clair en tout cas : nous n'avons aucun besoin financier, cela nous permet donc de prendre notre temps. »
VICKY BUYSE. « Il s’agit d’une ambition de croissance saine. À un moment donné, il faut oser passer à l'étape suivante pour pouvoir se développer. L'immobilisme ou le retour en arrière ne sont plus envisageables.
La centrale actuelle est la propriété de BEE, avec le soutien du fonds d'investissement londonien Equitix, de la National Westminster Bank et de la coopérative belge Zonneberg. Dans les prochaines centrales, nous souhaitons détenir une participation majoritaire et pour cela, il nous faut des fonds. »
CORTEN. « Nous n'allons pas exclure des parties à l'avance. L'investissement peut provenir de fonds d'investissement privés, mais tout aussi bien d’un capital familial belge plus important. En Flandre, il y a bien quelques family offices avec lesquels nous souhaitons avoir un sérieux entretien. Nous sommes avant tout à la recherche d’une bonne compatibilité. BEE est une entreprise industrielle. Nous voulons donc nous adresser à des partenaires qui pensent tout comme nous, de manière industrielle. »

Vous n'avez donc pas l'intention de devenir le prochain Luminus ou Eneco ?
CORTEN.
« Nous sommes ambitieux. Encore une fois, ne disons jamais jamais. Peut-être que demain, nous aurons des actionnaires qui apprécieront cette perspective de croissance. Mais il faut alors qu'il soit clair que nous apportons une valeur ajoutée au marché. »
« Celui-ci compte actuellement trop de marques A. Comparez-le au marché des shampoings des supermarchés par exemple. Les rayons débordent de marques différentes, mais en fin de compte, elles appartiennent toutes à L'Oréal ou à Procter & Gamble. Je pense que de telles consolidations se produiront également sur le marché belge des fournisseurs d’énergie. Nous ne serons pas en mesure d'être suffisamment compétitifs quant au segment supérieur du marché. Nous sommes trop petits pour reprendre un Luminus (rit). Mais nous pourrons éventuellement y participer à notre niveau".

Si un autre acteur ne vous reprend pas d'abord.
CORTEN.
« La part de marché des fournisseurs A est trop importante. Je ne crois pas que l’autorité de la concurrence l’autorisera à nous reprendre. D’ailleurs, nous ne sommes pas à vendre. »

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Le fait que vous avez tenu le coup l'année dernière, contrairement à d'autres petits acteurs, signifie que vous êtes en bonne santé financière ?
CORTEN.
« Nous avons traversé la crise sans trop de difficultés. Notre bilan se renforce d'année en année. Notre chiffre d'affaires a dépassé les 100 millions d'euros. Les bénéfices se situent également à plusieurs millions. Par ailleurs, nous disposons d'un bon flux de revenus récurrents. »
« La crise a en effet provoqué un bouleversement agressif du marché. N'oublions pas que les grands acteurs ont également souffert. Pendant des années, la concurrence des prix était énorme et nous nous sommes livrés à une course à l'échalote pour offrir les tarifs et les produits les moins chers. Sur ce plan, nous avons été gâtés à tort. La crise a ramené une certaine stabilité sur le marché. Nous considérons à nouveau le gaz et l'électricité comme un bien durable que nous devons gérer de manière plus économique. »

Avez-vous entretemps digéré le mauvais départ causé par les tergiversations politiques ?
CORTEN.
« Nous avons fait face à cette situation de manière zen. En fait, ce n'est pas le bon mot. Cela m'a mis très en colère. Tout comme nos partenaires du port. En tant qu'entrepreneurs, nous essayons de faire tout ce qui est dans notre pouvoir. Tout ce que nous avons développé, nous l’avons fait nous-mêmes ! Outre Ecopower, nous sommes le seul fournisseur et producteur d'énergie entièrement belge. Au cours de nos 12 premières années d'existence, nous avons rencontré de nombreux problèmes - ou défis pour l’exprimer de façon plus positive, - cela ne nous a certainement pas été donné. Aujourd'hui, nous sommes plus forts et nous pouvons continuer sur notre élan. »

Néanmoins, avec la situation géopolitique actuelle, il semble y avoir beaucoup de défis à relever ?
CORTEN.
« Nous avons eu tant de défis à relever depuis 2016.... Je commence à en avoir assez. Après les trois premiers mois de la construction de cette centrale, la pandémie du coronavirus a éclaté. Ensuite, les prix des matières premières ont commencé à augmenter comme jamais vus auparavant. Les banques sont devenues très nerveuses. Malgré tout cela, nous avons réussi : la centrale a été construite dans les délais et dans le respect du budget prévus. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à la misère des certificats d’énergie écologique (certificats verts). Là, nous ne savons pas encore comment ça va s’arranger. Encore une question provoquant une grande nervosité sur le marché bancaire. Nous avons hypothéqué notre maison déjà tant de fois... (rit). Notre peau d'éléphant devient de plus en plus épaisse. Et n’oublions pas l’extrême hausse de prix quant à l'électricité. J'aimerais tant qu'on me lance un défi positif pour une fois. »

Avec le soutien des autorités ?
CORTEN.
« Je préfère me tenir le plus loin possible à l’écart de ce genre de soutien. Tout le monde est convaincu que la question énergétique nécessite une stratégie claire et scientifique à long terme. Il est grand temps que les fonds aillent à cette stratégie si nécessaire. L'énergie est en majeure partie une question d'infrastructure et de perspectives d'avenir. Lorsqu’on voit comment les choses se passent quant aux certificats verts, les compteurs numériques, les permis pour les installations... Il n'y a que très peu de compatibilité entre les politiciens et le secteur de l'énergie. J'espère qu'ils prendront des décisions fondées et que celles-ci puissent tenir pendant de longues années.

Le producteur d'énergie BEE est prêt pour une prochaine phase de croissance : « J'aimerais vraiment qu'on me lance un défi positif pour une fois »

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